L’œuvre d’Andrea Büttner (°1972) recouvre la lithographie, la sérigraphie, la peinture sur verre inversé, la sculpture, la vidéo et les performances. Elle tente de concilier l’histoire de l’art et les grandes questions sociales et traite de sujets comme la pauvreté, la honte, la sexualité, la fragilité, la dignité et les systèmes de croyances qui les sous-tendent. On trouve souvent dans ses œuvres des références à des communautés religieuses, qu’elle utilise pour attirer notre attention sur la relation entre art et religion. Elle a notamment exposé au Musée d’Art de Francfort, à la Tate Britain à Londres et au Musée Ludwig à Cologne. Elle a participé à la dOCUMENTA 13, à la Biennale de Sao Paulo et a remporté en 2010 le prix Max Mara à Londres.
La contre-culture des années 60 faisait fréquemment appel à la musique pour exprimer la contestation et l’expérience esthétique, mais l’utilisait aussi pour exprimer la colère et l’insatisfaction. La quintessence de ce mouvement a été la destruction de l’instrument. Étonnamment, les pianos n’ont pas davantage que les guitares été épargnés par ce besoin de créer en détruisant. Andrea Büttner propose une nouvelle interprétation de cette tendance dans sa provocante vidéo intitulée Piano Destructions. Parallèlement à des extraits de performances artistiques d’archives montrant la destruction d’un piano, des musiciennes exécutent plusieurs morceaux pour piano. Alors que la performance au piano et la destruction de pianos sont associées à des activités typiquement masculines, ces pianistes sont parfaitement inconscientes de cette charge historique. En contrepoids à cet héritage, elles nous invitent à apprécier la beauté pure de la musique.