29.08–08.11.2015
MECHELEN
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De Noker

Nokerstraat 6


La chapelle et le jardin intérieur classiques soigneusement restaurés du Noker accueillent le volet final de CONTOUR 7. Datant du 14e siècle, l’Hôtel-Dieu de la Sainte Trinité recevait et soignait les malades et les indigents. Les frères Alexiens s’y établirent au début du 17e siècle et construisirent la chapelle et le cloître au début du 18e siècle. Par son envergure et sa richesse, le stuc du plafond en bas-baroque est unique dans nos contrées. Des Franciscaines s’installèrent dans le complexe au début du 20e siècle. Elles y rendaient des services de proximité, faisaient la classe aux enfants et formaient les adultes. Le site a aujourd’hui encore vocation sociale, puisque c’est le siège de l’organisation caritative Emmaüs. Le jardin intérieur et la chapelle seront pendant la Biennale le décor d’une grand-messe de l’art vidéo contemporain.

Chiara Fumai

The Book Of Evil Spirits

encre et collage sur papier, mixed media, vidéo, 26′ 24′′
Commandé et coproduit par CONTOUR 7

Les personnages dans l’installation de Chiara Fumai sont tous de grandes figures historiques. Outre le fait que ce sont toutes des femmes, elles ne semblent avoir guère de points communs. Il y a parmi elle des militantes féministes, des écrivaines, des terroristes, des freaks et des médiums. Le personnage-clé de cette curieuse compagnie est Eusapia Palladino. Cette paysanne italienne du début du vingtième siècle devint célèbre pour ses dons de médium investie de pouvoirs extraordinaires. Les plus hautes autorités scientifiques, psychologues et physiciens, tentèrent de vérifier les pouvoirs qu’on lui attribuait. Etait-elle une remarquable voyante ou une mystificatrice? Chiara Fumai est manifestement fascinée par ce mystérieux personnage.

Angel Vergara

De Nekker Tree

installation vidéo hdv, son, 13′11′′
Commandé et coproduit par CONTOUR 7

Angel Vergara a choisi le jardin de l’ancien monastère le Noker comme décor et sujet de son installation, le Jardin Clos. Vergara relie cette idée à celle d’un paradis artificiel. Il n’y a ici qu’un arbre, alors que le reste du jardin est organisé en formes géométriques très décoratives. Il est clos, aussi inaccessible aux étrangers qu’une île utopique. La présence de cet arbre unique évoque le Jardin d’Éden biblique et son arbre de la connaissance du bien et du mal. Le savoir semble avoir un double tranchant, apportant à la fois la lumière et un fardeau. Il montre la face monstrueuse de la nature humaine. Une ambiguïté similaire réside dans l’idée du jardin clos. On peut se demander s’il sert à protéger ou à emprisonner ceux qui le fréquentent. Ces lieux peuvent être sources de délice et de torture. Mais peut-être que les saints et les monstres sont deux aspects de la nature humaine, complexe et multiforme. Le meilleur exemple est Thomas More lui-même: condamné et exécuté de l’Église anglicane qui le considérait comme un dangereux ennemi, il fut canonize par l’Eglise catholique quelques siècles plus tard.