29.08–08.11.2015
MECHELEN
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Hof van Busleyden

Frederik de Merodestraat 65


Le Hof van Busleyden fut construit au début du 16e siècle à la demande de Hieronymus van Busleyden, juriste clérical et membre du Grand Conseil, la plus haute instance juridique des Pays-Bas historiques. Mécène et humaniste, il était lié d’amitié avec Érasme et de Thomas More. De 1619 à la Première Guerre mondiale, l’édifice servit de mont-de-piété: les pauvres pouvaient y souscrire des emprunts à taux zéro. Il fut en grande partie détruit pendant la guerre; seuls ses murs subsistèrent. Après reconstruction, il trouva une nouvelle vocation comme musée communal en 1938. Il n’est pas exclu que More se soit promené dans ses jardins en philosophant sur son Utopia. L’humaniste anglais consacra même un poème à la beauté du Hof van Busleyden. Ce n’est donc pas tout à fait un hasard si, exactement cinq cents ans plus tard, la Biennale est dédiée à Thomas More.


FOOLING UTOPIA BIBLIOTHÈQUE

CONTOUR 7, la Biennale de l’Image en Mouvement, est dédiée à Thomas More. C’est lors d’un séjour en Flandre à l’été 1515, alors qu’il visitait Malines et séjournait au Hof van Busleyden, que More écrivit la plus grande partie de son livre sur l’État idéal, l’île Utopia. Le visiteur de CONTOUR 7 trouvera au Hof van Busleyden toutes les formes possibles de littérature ou de pensée utopique, des livres d’enfants et bandes dessinées aux sérieux essais philosophiques.

La bibliothèque inclut une selection des enregistrements sonores autour de l’utopie et de l’Europe, en provenance de l’archive de RAM Radioartemobile, radio en ligne dédiée à l’art contemporaine. La première et la troisième impression du livre Utopia de Thomas More, respectivement imprimées à Louvain (1516) et Bâle (1518), seront exposées spécialement pour la Biennale dans la salle d’exposition souterraine du Hof van Busleyden. Divers débats seront organisés sur le thème Fooling Utopia.


A Dog Republic and RAM Radioartemobile

Let’s Talk Peace!

16mm film, installation son
Commandé et produit par CONTOUR 7

A Dog Republic a à son actif diverses ‘manifestations’ dans une variété de disciplines artistiques. Le lien entre toutes ces manifestations est l’idée d’établir un mode de travail alternatif dans une nouvelle république de chiens et d’amis des chiens. L’installation participative présentée à CONTOUR 7 par A Dog Republic en collaboration avec RAM Radioartemobile invite les visiteurs à enregistrer leurs propres aboiements par une application en ligne. L’invitation à franchir la ligne entre humains et animaux, aussi clairement ludique et provocante soit-elle, peut pourtant être considérée comme un geste critique. La dimension critique est claire dans les deux œuvres sélectionnées par A Dog Republic pour cette exposition, qui invite leurs amis chiens dans leur république. Il Monumento al Borghese Coraggioso (1971) de Jannis Kounellis et Utopia / The Kingdoms of Elgaland-Vargaland (2003) de Carl Michael von Hausswolff et Leif Elggren apportent une réflexion ironique sur la possibilité du changement social et de nouveaux pays imaginaires.


BARKING CALL

Participez dans l‘oeuvre Let‘s Talk Peace! de A Dog Republic sur la Biennale de l‘Image en Mouvement CONTOUR 7. Enregistrer vos meilleurs écorces et aboiements sur www.contour7.be/barking.

AaBbPp

Three Official Hats

chapeau de moine, chapeau de feuilles, chapeau lambeaux
Commandé et produit par CONTOUR 7

AaBbPp est un projet collaboratif axé sur les couvre-chefs. AaBbPp pose comme prémisse que leurs chapeaux sont des hybrides entre prêt-à-porter et prototype, et, de la même façon, leur présence et leur boutique en ligne fonctionnent comme une voix et une entreprise commerciale. AaBbPp a produit pour CONTOUR 7 trois Chapeaux Officiels inspirés de la Chine impériale et des tenues d’équipe et un mixage vidéo d’une heure et demie qui remodèle des extraits de la série de dessins animés britannique Le Manège enchanté (1963) en un Acid Round About.

Slavs and Tatars

​Lektor (Speculum Linguarum)

installation son, verre en plexi, baffles,36′ 29″

Slavs and Tatars s’approprient savamment diverses traditions culturelles de la zone géographique d’Eurasie pour en tirer des idées originales pour une vie meilleure. Hung and Tart (Full Acacia), une parfaite réplique de langue en verre soufflé, typifie leur pratique multi- forme et souvent humoristique. Conjointement à l’installation Lektor (Speculum Linguarum), cette œuvre s’inscrit dans le cadre du grand projet Mirrors for Prince, une série de manuels pour souverains médiévaux. Les conseils en plusieurs langues sur la manière d’utiliser sa langue avec modération entendent montrer la voie du bonheur et de l’épanouissement. Le titre Lektor fait référence à la pratique de doublage des films étrangers, très répandue en des pays d’Europe de l’Est.

Albert Serra

The Lord Worked Wonders in Me

Installation vidéo, son, 69′00′′
Commandé et produit par CONTOUR 7

Serra présente pour CONTOUR 7 Serra une nouvelle installation à deux écrans basée sur The Lord Worked Wonders in Me (2011), un film lent de conversations et de rencontres. On y retrouve l’équipe de son film précédent sur Don Quichotte intitulé Honour of Knights (2006) traversant la région espagnole de la Manche. Les acteurs amateurs mangent, parlent entre eux, ou s’occupent en attendant un nouveau projet de film. Ils parlent de politique, de drogues et d’amour, mais aussi de l’histoire de Don Quichotte et Sancho Panza. Peu importe que le film qu’ils préparent ne sera jamais réalisé. Les évènements réellement importants se passent aux moments insignifiants et apparemment perdus d’une équipe de tournage en attente, prétendant vivre l’utopie de l’art, c’est-à-dire, de vivre à l’intérieur d’un film.

Fabrice Hyber

TV MORE

installation vidéo, dessins
Commandé et coproduit par CONTOUR 7

Hyber a lancé un appel aux habitants de Malines et du reste de la Belgique, les invitant à partager leurs utopies personnelles, qui seront transformées en dessins par l’artiste. Ces dessins couvrent les murs d’une pièce spécialement conçue par Hyber et inspirée de l’Hypocauste, la salle à manger décorée de fresques dans la maison de Hieronymus van Busleyden, où Thomas More et d’autres de ses hôtes partageaient leurs utopies. L’installation inclura des écrans montrant les effets des utopies personnelles que perçoit l’artiste.

Nedko Solakov

Encyclopaedia Utopia

1990
mixed media
2015
installation vidéo, casque audio, 31′40′′, 26′46′′, 25′56′′
Commandé et produit par CONTOUR 7

Dans son installation de com- mande pour CONTOUR 7, Nedko Solakov feuillète les pages de sa propre Encyclopaedia Utopia, qu’il réalisa en 1990 peu après la chute des régimes communistes en Europe de l’Est. Dans ces trois vidéos correspondant aux trois tomes de son encyclopédie, l’artiste offre une réflexion sur son propre travail avec le recul de vingt-cinq ans. Caméra au poing, Solakov en passe en revue tous les articles à haute voix, fournissant un commentaire de son propre travail et des idées qui l’animaient à l’époque. Les trois livres, comprenant des dessins de format différents, des textes et des photos, sont exposés devant les vidéos correspondantes. Dans les livres, il fait coïncider l’île idéale de Thomas More avec l’expérience tout aussi utopique du commu- nisme en Bulgarie. Surfant entre ironie amère, humour, vulgarité et pédagogie naïve, l’encyclopédie devient l’occasion de se moquer ouvertement à la fois de la version littéraire et de la version actuelle de la société de consommation. Entre les nombreux dessins de créatures imaginaires et monstres étranges, Solakov a intercalé des règles et conseils pour une vie collective ‘heureuse et harmonieuse’.

Johan Grimonprez

WeTube-O-Theque

bibliothèque vidéo, durée différente

WeTube-O-Theque est un vlog, un blog vidéo. L’artiste y rassemble des extraits d’Internet et diverses archives sur des sujets d’écologie et de durabilité. Le lien entre ces fragments divers est l’idée que l’écologie radicale offre une réflexion sur de nouvelles formes, plus responsables de préservation du bien commun. L’idée du jardinage individuel doit beaucoup au fameux conseil que prodigue Voltaire à la fin de Candide, ou l’optimisme : ‘il faut cultiver notre jardin’.

Johan Grimonprez

every day words disappear

vidéo, 15′11′′
Commandé et coproduit par CONTOUR 7

Dans sa nouvelle installation every day words disappear, Johan Grimonprez entre en dialogue avec des penseurs et scientifiques en quête de formes nouvelles du vivre ensemble. Les questions posées dans les conversations et, comme toujours dans le travail de cet artiste, relayées par un montage d’images, portent sur le rôle dominant d’éléments négatifs dans l’organisation sociale: peur, compétition, égocentrisme.

Jan Fabre

Searching for Utopia

Searching for Utopia (Jantje op zoek naar Utopia of een orakelsteen)
2002
polyester, papier-mâché
Searching for Utopia (met kunstenaar-ruiter rechtop staand)
2002
polyester, plâtre, sable, résine, feuille d’or, textile, bois
Searching for Utopia II (op hol geslagen)
2005
polyester, ceinture en cuir, bois, terre

Utopia et Thomas More occupent Jan Fabre depuis 1977 au moins, lorsque, dans une de ses performances, il plaça des fleurs exo- tiques devant la maison d’Anvers où More avait séjourné 500 ans plus tôt. Pour CONTOUR 7, certaines traces artistiques de cette longue relation sont expo- sées dans une pièce attenante à l’Hypocauste, la salle à manger de Hieronymus van Busleyden, où More dînait en compagnie de ses amis humanistes de Malines. Fabre a trouvé dans cette pièce l’inspiration pour son fameux livre sur les peintures murales qui décorent encore les murs de cette pièce aujourd’hui. Fabre présente une reconstitution de sa performance de 1977 dans un film en 8 mm, et des modèles de ses sculptures Searching For Utopia. Fabre avait produit en 1990 une pièce légendaire à Malines, le château de Tivoli entièrement passé au Bic bleu qui exprimait clairement son propre goût de l’utopie.

Jan Fabre

Hommage Aan Thomas More

Hommage Aan Thomas More
1977
8mm pellicule
Re-enactment Hommage Aan Thomas More
2015
vidéo, 8mm pellicule converti en format digitale, 2′24′′
Commandé et produit par CONTOUR 7

Utopia et Thomas More occupent Jan Fabre depuis 1977 au moins, lorsque, dans une de ses performances, il plaça des fleurs exo- tiques devant la maison d’Anvers où More avait séjourné 500 ans plus tôt. Pour CONTOUR 7, certaines traces artistiques de cette longue relation sont expo- sées dans une pièce attenante à l’Hypocauste, la salle à manger de Hieronymus van Busleyden, où More dînait en compagnie de ses amis humanistes de Malines. Fabre a trouvé dans cette pièce l’inspiration pour son fameux livre sur les peintures murales qui décorent encore les murs de cette pièce aujourd’hui. Fabre présente une reconstitution de sa performance de 1977 dans un film en 8 mm, et des modèles de ses sculptures Searching For Utopia. Fabre avait produit en 1990 une pièce légendaire à Malines, le château de Tivoli entièrement passé au Bic bleu qui exprimait clairement son propre goût de l’utopie.

Ana Prvački

​The Family Fig Tree (for the Utopians it’s important to see their future spouse naked before marrying them)

vidéo, son, figuier, 2′34′′
Commandé et produit par CONTOUR 7

Les feuilles de figuier ont toujours tenu un rôle important dans l’histoire de l’art, couvrant les organes sexuels masculins et féminins et neutralisant ainsi la charge érotique des images. L’art de Prvacki explore des manières de redonner sa dimension érotique à l’art, tout en traitant des formes de relations sociales et de protocole. Dans son œuvre pour CONTOUR 7, elle subvertit avec ironie une règle sociale sur l’île d’Utopia, mais respecte la tradition artistique de la pudeur en plaçant une feuille de figuier devant sa vidéo. La bande-son parachève son œuvre en invitant l’auditeur à un voyage subliminal dans le temps passé, couvrant une génération après l’autre d’un arbre généalogique. Une invitation à contempler une scène primordiale dans le jardin d’Eden?

Michael Rakowitz

I’m Good At Love, I’m Good At Hate, It’s In Between I Freeze

mixed media, fragments de script, machine à écrire vert olive Olivetti Lettera

Michael Rakowitz présente pour CONTOUR 7 un projet en devenir sur la personnalité de Leonard Cohen et les dilemmes éthiques que pose aux Juifs post-holocauste leur relation à Israël et la Palestine. L’œuvre finale inclura une scène au Chelsea Hotel, où séjournait Cohen à l’époque où il chantait en Israël devant les troupes israélites. Rakowitz présente à Malines des accessoires et fragments d’un script préliminaire pour son film, basé sur quantité de poèmes et journaux de Cohen. Tout ce matériel a été réalisé en mode analogue, en utilisant la machine à écrire vert olive Olivetti Lettera 22 sur laquelle travaillait Cohen à cette époque. I’m Good At Love, I’m Good At Hate, It’s In Between I Freeze – une citation du poème de Cohen Recitation – servira de base à un concert que donnera Rakowitz avec des musiciens locaux au Palais de la Culture de Ramallah, en Palestine. Cohen devait s’y produire en septembre 2009, quelques jours après un concert à Tel Aviv, mais le concert fut annulé en raison du boycott culturel d’Israël.